L’artiste reconnaît qu’elle est une véritable machine de création. Depuis vingt ans maintenant qu’elle confectionne des bijoux qui plaisent aux femmes à travers le monde, Anne-Marie Chagnon n’est pas en peine d’idées. « C’est le centre de ma vie. J’ai beaucoup de jus créatif », avoue l’artiste dotée d’un exceptionnel talent des affaires.
Celle qui crée des collections de bijoux depuis vingt ans, s’est taillé une réputation artistique nationale et internationale haut de gamme à la suite de son association avec le Cirque du Soleil en 2002.
Ses collections se retrouvent dans des dizaines de boutiques de musées canadien et américain, dans 500 places d’affaires indépendantes de villes prestigieuses comme Toronto, San Francisco, Las Vegas, Chicago, New York, Boston, Atlanta, Paris, Tokyo. Ses colliers, bracelets et bagues sont portés fièrement par Eugénie Bouchard, Edith Cochrane et Pauline Marois. Costumiers et stylistes les utilisent comme accessoires pour habiller des personnages de téléséries et de films québécois et américains, comme Kate Winslet dans le tout dernier Steve Jobs.
« L’association avec le Cirque du Soleil a été fantastique et m’a ouvert la voie sur les cinq continents. Mon entreprise a grandi rapidement, j’ai été très choyée. Les gens sont venus à moi », raconte Anne-Marie Chagnon.
Pour ne pas perdre son souffle, l’artiste est allée chercher son frère David, qui s’est joint à l’équipe à titre de directeur général. Depuis dix ans, la marque et l’entreprise Anne-Marie Chagnon a ainsi connu une croissance annuelle de 16 %, grâce au recrutement de représentants enthousiastes qui connaissent leur milieu et le goût des consommateurs de leur pays.
« On pourrait en prendre plus. Si nous avions une croissance de 25 % par année, on serait encore capable de produire et de planifier le développement international », ajoute Madame Chagnon.
Car, même si 45% des ventes de bijoux Anne Marie Chagnon se font au Québec, l’équipe regarde plus que jamais les marchés de niche du Japon, de l’Australie, de l’Allemagne et de la France. L’entreprise développe également une présence en Chine.
L’artiste et son équipe aspirent renforcer les partenariats avec des représentants qui sont associés aux milieux des accessoires de mode et aux collections de designers.
La créatrice qui fabrique des bijoux par instinct, n’est visiblement pas inquiète d’atteindre ses objectifs de croissance.
« Je ne cherche pas à trouver la bonne affaire. Je suis une éponge, j’aime regarder ce qui se fait autour de moi et tout cela passe à travers moi. C’est ainsi que je crée. Et je sais déléguer, m’entourer de gens compétents. La vie m’a appris qu’il y a des moments où on pense que nos efforts ne rapportent rien, mais qu’au bout du compte, des années plus tard, une décision découle d’une rencontre passée », lance-t-elle.
Quel est votre meilleure décision d’affaires ?
« D’avoir embauché mon frère David comme directeur général en 2009. »
Quel est votre pire décision d’affaires ?
« J’ai fait beaucoup d’essais/erreurs. Je dirais que parfois on pense qu’une décision est une mauvaise affaire, mais si on se donne du temps, elle peut se transformer en bonne affaire. »
Quel conseil donneriez-vous à un jeune entrepreneur ?
« Écoutez-vous, restez fidèle à vos valeurs et entourez-vous de personnes qui croient en vous. Faites-le sans peur et sans crainte. »
Nom de l’entreprise : Anne Marie Chagnon Inc.
Domaine d’affaires : confection et vente de bijoux
Siège social : Montréal
Actionnaires : Anne Marie Chagnon et son frère David (minoritaire progressif)
Nombre d’employés : 35-45
Source : article de Denise Proulx, « Anne-Marie Chagnon : un bijou de talent », publié le lundi 30 novembre 2015, section Argent, chronique Le Nouveau Québec inc., dans Le Journal de Montréal (p. 29) et sur TVA Nouvelles